Sommet du G5 Sahel: Depuis Paris, Bazoum s’acharne sur la junte au Mali
Vendredi dernier s’est tenu un sommet extraordinaire entre les chefs d’État du G5 Sahel et le président français Emmanuel Macron. Le président du Niger a effectué le déplacement à Paris pour participer au sommet au côté de son homologue français. La réunion a commencé à huit clos avant d’être élargie aux proches collaborateurs des chefs d’états.
Au sommaire il a été question de la modalité et du calendrier de la fin de l’opération Barkhane déjà annoncée au début du mois de Juin par le président Macron avec une réduction de l’effectif français et la fermeture des bases situées plus au nord du Mali d’ici le début de l’année 2022 et la reconfiguration de la présence française au Sahel à travers l’alliance européenne de la task force TaKuba qui concentrera sa mission dans le Liptako Gourma . Une manière pour le président Macron d’éviter que cette présence controversée au sein même de l’opinion publique française à l’approche des élections présidentielles
ne soit au centre des débats lors de la campagne mais aussi revoir la politique extérieure au Sahel qui est de plus en plus critiquée par les sahéliens. Ce qui expliquerait cette décision de Paris, dixit docteur Bakary Sambe, expert du Sahel et directeur du Think Tank Timbuktu Institute sur les antennes de Médi1 TV. Il était donc urgent de repenser une autre stratégie car durant près de huit ans de lutte contre le terrorisme le résultat est mitige, la situation sécuritaire ne s’est pas améliorée , les épicentres s’étendent aujourd’hui dans d’autres pays et les terroristes restent encore plus menaçants.
Au terme de ce sommet une conférence de presse conjointe des présidents français et nigérien a eu lieu. Durant son intervention le président Bazoum a affirmé qu’il est inacceptable que des militaires prennent le pouvoir parce qu’ils ont des déboires sur le front où ils devraient être et que des colonels deviennent des ministres et des chefs d’état et qu’il serait facile qu’à chaque fois qu’une armée a des échecs sur le terrain, elle vient prendre le pouvoir. Comme ce qui s’est passé au Mali en 2012 et en 2020. Une déclaration qui a créé une consternation au sein de la population malienne et un désarroi de ceux qui soutiennent les militaires. Le chef de la diplomatie a reçu l’ambassadeur du Niger au Mali suite au ces propos tenus par le président du Niger. Par la suite , à travers un communiqué , il a fait part de l’étonnement du gouvernement malien face à de tels propos et a élevé une vive protestation auprès du gouvernement nigérien. Il a rappelé que le Mali et le Niger liés par l’histoire et la géographie, ont toujours développé des relations d’amitié et de fraternité et doivent veiller à la mutualisation des forces pour lutter contre l’extrémisme violent et la Covid 19 mais une telle déclaration va à l’encontre de cet esprit. Une réaction appréciée par les maliens sur les réseaux sociaux qui qui cela insultant que le Niger au lieu d’être au côté du Mali soit à la solde de Paris